L’impact de ce qu’on appelle communément la « bénédiction de Toronto » ou le « vin nouveau », ou encore « l’ivresse de l’esprit », s’est répandu comme une traînée de poudre ces derniers temps, et cela dans plusieurs pays du monde. On entend parler de rassemblements où se manifestent le « saint rire » et diverses autres manifestations hystériques bizarres et extra-bibliques.
Nous sommes appelés à faire face à ce défi d’une manière ou d’une autre. Concernant ce soi-disant « réveil », nous pouvons nous poser la question : ne serions-nous pas en train de voir des esprits séducteurs à l’oeuvre dans l’Église ?
Selon le magazine anglais « Prophecy Today » de mars 1995, une «Conférence de pasteurs» s’était tenue en Angleterre dans le courant du mois de janvier 95 pour examiner ce « phénomène de Toronto ». A cette pastorale, ils ont conclu qu’ils étaient, en effet, confrontés à un troublant «mélange » d’expériences spirituelles.
Plusieurs orateurs ont, certes, rendu quelques bons témoignages de bénédictions reçues, car le Seigneur a certainement béni son peuple malgré la « bénédiction de Toronto » et non à cause d’elle.
Néanmoins, de nombreux signes très inquiétants de contrefaçon spirituelle et de manifestations psychiques sont là, qui provoquent une grande confusion et représentent une très sérieuse menace de division au sein des églises.
La plus grande partie de cette pastorale a d’ailleurs été consacrée à passer en revue les doctrines et les pratiques de ces vingt-cinq dernières années, dont certaines d’entre elles nous ont malheureusement conduits à la situation présente. Ces pasteurs ont examiné les rapports de plusieurs serviteurs de Dieu qui ont eux-mêmes assisté aux réunions tenues par Rodney Howard-Browne (le propagateur de ce phénomène de la « vague de rire ») à Wembley en Angleterre, en décembre 1994. Et tous semblaient gravement préoccupés à l’égard de ce qu’ils avaient vu.
L’histoire du mouvement charismatique
Ces dernières années, en Angleterre tout spécialement, une pression toujours plus croissante avait été placée sur certains leaders charismatiques. On leur avait promis plus de puissance et d’autorité sur les nations, tout cela accompagné de fausses prophéties qui ne se sont d’ailleurs jamais accomplies.
Pour endiguer cette marée de désillusions et pour éviter la désertion des masses, il a fallu faire de nouvelles promesses et générer une nouvelle vague d’enthousiasme. La « bénédiction de Toronto » est en fait l’une des dernières de ces vagues. Elle enseigne qu’il ne faut pas questionner, ni faire appel à notre entendement pour examiner ce qui se passe aujourd’hui, mais que nous devons recevoir favorablement ces nouvelles formes de manifestations spirituelles. Un tel enseignement est des plus dangereux et expose les chrétiens à n’importe quelle forme de séduction spirituelle.
Une fausse interprétation des Écritures
En considérant ces vingt-cinq dernières années, les participants à cette conférence ont aussi exprimé leur profonde inquiétude concernant le fait que, de toute évidence, le mouvement charismatique s’éloignait petit à petit du fondement biblique; l’accent de leur enseignement et de leurs pratiques s’avérant être de plus en plus orienté vers l’expérience.
Alors que dans la doctrine évangélique traditionnelle, l’enseignement et la pratique sont issus de l’étude des Écritures, cette procédure est aujourd’hui inversée dans beaucoup d’églises.
On commence par faire des expériences, puis on se met à rechercher dans la Parole de Dieu des versets pour tenter de justifier ce que l’on a expérimenté, même s’il s’agit de phénomènes étranges et extra-bibliques.
En procédant de la sorte, on abuse des Écritures, on en tort le sens et on en donne une mauvaise interprétation, et cela nous conduit inévitablement à de très sérieuses hérésies.
C’est parce que la connaissance biblique des chrétiens est insuffisante et négligée, qu’au sein d’un grand nombre d’églises on accepte aussi facilement des doctrines ou des expériences contraire aux Écritures.
Des pasteurs ont failli à leur tâche
Un grand nombre de pasteurs ont échoué dans leur tâche de nourrir les brebis et de protéger le troupeau. C’est pourquoi de faux bergers et de faux docteurs sont parvenus à s’infiltrer parmi eux. Ces responsables d’églises les ont malheureusement cordialement reçus et acceptés, et se sont ainsi rendus coupables de l’égarement de leurs brebis.
La saine doctrine biblique a été délaissée au profit d’une dangereuse forme d’expérience spirituelle et physique. Ces dirigeants, dans leur désir de voir s’accomplir des prophéties issues d’une interprétation erronée des Écritures, ont eu recours à toutes sortes de phénomènes spirituels ou psychiques pour attirer les foules et satisfaire les chrétiens.
Une saine connaissance biblique les aurait cependant préservés d’un grand nombre d’erreurs et de confusion. Le retour aux Écritures est assurément le plus grand besoin actuel du peuple de Dieu.
Un danger de corruption à l’intérieur de l’Église
La Pastorale a donc considéré que la crise présente constitue une grande menace pour l’avenir du monde évangélique. Cette menace est même beaucoup plus sérieuse que celle de l’enseignement de la théologie libérale, car la corruption intérieure est toujours plus dangereuse pour la désintégration d’un mouvement, que toutes les attaques venant de l’extérieur.
De ce fait, la Conférence, dans son ensemble, a souhaité attirer l’attention de tous les pasteurs et serviteurs de Dieu sur la gravité de la situation actuelle et sur l’urgence d’une prise de position, afin d’éviter un désastre majeur dans notre monde évangélique. Il est donc impératif que des prises de position courageuses soient effectuées. C’est réellement une question urgente !
Oh ! Puissions-nous tous répondre affirmativement à cet appel pressant et solennel !
