Que dire du Dieu de la Bible? Tout d’abord il faut souligner que la question de l’existence de Dieu ne se pose guère dans la Bible. Son existence va de soi. Ce qui est normal. La Bible s’adresse à ceux qui croient et à aucun moment n’entreprend la tâche de convaincre les incroyants de l’existence de Dieu. Il n’y a dans la Bible aucune tentative de réfléchir avec tel ou tel philosophe sur la pensée conceptuelle de Dieu. Aucune tentative de fournir à aucun scientifique…
Par la révélation, Dieu fait connaître à l’homme Sa Parole…
…qui s’y intéresserait des preuves de son existence. Il y est dit:« Il faut que celui qui s’approche de Dieu croit que Dieu existe; et qu’Il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » (Hébreux 11, 6) La présence Dieu est manifeste dès le premier verset de la Bible: « Au commencement, Dieu… » Il faut donc y croire et le chercher. C’est une condition sine qua non.
Croire? Le chercher? D’accord. Mais croire à quoi? Chercher qui? Et où? Le problème avec Dieu est qu’il est insaisissable. Il n’est jamais tout à fait à notre portée, jamais tout à fait hors de notre portée. Quand nous sommes prêts à mettre la main sur lui ici, il est déjà là-bas. Quand nous sommes sûrs de le trouver là-bas, il disparaît ou devient méconnaissable. Ceci peut-être démontré dans les nombreuses épithètes de Dieu dans la Bible, afin, semble-t-il, de faire ressortir tel ou tel aspect qui le caractérise. D’un croyant à l’autre Dieu n’est pas toujours tout à fait le même(et parfois dans une même église.) Le Dieu de la Bible est un Dieu dont nous pouvons faire l’expérience. Chacun de façon différente. Ceci ne signifie pas nécessairement qu’il change. Mais, plutôt que les personnes avec lesquelles il est en relation sont différentes les unes des autres et se trouvent dans des milieux et des temps différents. Par conséquent, elles font des expériences différentes avec lui.
Il se révèle Dieu unique
Ensuite, le Dieu de la Bible est un Dieu qui se révèle. La révélation est l’acte par lequel Dieu se fait connaître à l’homme en lui révélant sa parole. Déjà à l’époque d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, plus tard, de manière plus évidente avec Moïse, Il se révèle Dieu unique. La rupture avec toutes les autres croyances est alors tonitruante. Elle prend tout le monde à contre-pied et bouscule toutes les idées, les philosophies et les théologies de cette période-là.1 Cette révélation prend des formes multiples et elle est progressive. S’il est dit dans la Bible que nous « ne nous ferons aucune image taillée, aucune représentation de Dieu », il est aussi évident que jamais nous ne pourrons nous empêcher de nous faire une « image mentale » de celui-ci. Ce Dieu que nous ne voyons pas- et quand bien même nous le verrions – il faut bien que nous l’imaginions quelle que soit la source qui nourrit cette imagination. La réalité doit être figurée autrement elle n’existe pas. Dieu se montre
Dieu se montre
La Bible nous donne des lieux où le voir. Le premier endroit c’est la nature. La création. C’est la première déclaration de la Bible. Dieu est Le créateur de l’univers. Le monde, selon la Bible, donne de précieux renseignements sur lui. « Il est dit les cieux racontent la gloire de Dieu et l’étendue céleste annonce l’œuvre de ses mains. » Rom 1.20 ou encore « Les perfections invisibles de Dieu, Sa puissance éternelle et Sa divinité se voient fort bien depuis la création quand on les considère dans ses ouvrages. » Nous pouvons donc nous renseigner sur la valeur et la qualité de l’auteur d’une oeuvre rien qu’en étudiant cette oeuvre. Ainsi, si nous prenons un tableau quelconque de n’importe quel peintre de talent, disons « Le Déjeuner des canotiers » peint en 1881, la plupart des gens seront plutôt admiratifs (ve) face à ce tableau. Quand bien même ils ne savent rien de son auteur ! Ils se douteront qu’il existe ou qu’il a existé. Ils diront même qu’il est talentueux, ce, même s’ils ignorent jusqu’à son nom, Pierre-Auguste Renoir, et qu’il a vécu au dix-neuvième siècle. Ce n’est pas qu’ils croient que l’auteur existe, mais c’est tout naturellement qu’ils se doutent qu’il existe. Ils ne se posent même pas la question. Ils ont raison.
La Bible soutient que l’univers a été créé par Dieu sans vraiment chercher à le prouver. En Hébreux nous pouvons lire »: Toute maison est construite par quelqu’un mais celui qui construit toute chose c’est Dieu. » En échos à cette déclaration ou plutôt dans le même registre l’un des philosophes français les plus abondants, du siècle des lumières, le dix-huitième, Voltaire dira : « Le monde m’embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. Les athées n’ont jamais répondu à cette difficulté qu’une horloge prouve l’horloger. » Et Bréhier dira du philosophe, Nicolas Malebranche « Il n’y a rien, selon Malebranche, qui médité comme il faut, ne nous ramène à Dieu. » La Bible prend toutefois ses distances avec la création qu’elle tient pour une révélation imparfaite. Du fait du péché qui l’a dégénérée.
Dieu est en chaque homme
La Bible considère aussi comme lieu de révélation de Dieu la conscience humaine. Dieu est en chaque homme. Par le biais de « l’œuvre de sa Parole ». Les notions de bien et de mal que nous retrouvons sur toute la planète et dans toutes les cultures en sont une preuve. Mais, là encore, la bible tempère un peu cette forme de révélation et fulmine le dévoiement de la conscience humaine qui, trop souvent » taxe de bien ce qui est mal, mal ce qui est bien ». Pour comprendre, c’est aussi ce que l’on appelle dans les sciences humaines « le phénomène de Dieu ou religieux ». Nous disons Dieu en anglais, en français et pour ainsi dire, dans toutes les langues du monde. C’est-à-dire, quelles que soient son éducation, sa culture ou ses valeurs tout homme envisage Dieu de manière tout à fait naturelle. Le fait d’y croire ou pas n’y change rien. Personne n’a jamais encore pu expliquer ce fait. Et, les explications de Sigmund Freud la-dessus, pour ne citer que lui, sont, de l’avis de la plupart des spécialistes ( philosophes, psychologues et scientifiques ) on ne peut plus tirer par les cheveux. Elles commencent par des hypothèses et se terminent par… des hypothèses!
Le Dieu Vivant
Nous pouvons en apprendre sur Dieu en prêtant attention aux relations qu’il a partagées avec tel et tel personnages bibliques. En examinant ses rapports avec Adam et Eve, Caïn et Abel, Noé, Abraham, Moïse, etc., nous pouvons en apprendre beaucoup sur Lui. C’est d’une importance capitale. Dieu se révèle en s’adressant à des particuliers, voire à monsieur tout le monde et le plus souvent dans des circonstances banales mais délicates d’une vie d’homme. Dans ce contexte la présence de Dieu devient réelle, concrète, presque tangible pour le croyant. Ces histoires sont des exemples de femmes et d’hommes ordinaires qui ont invoqué Dieu et ont été exaucés. C’est la raison pour laquelle, Dieu se présente dans la bible comme « Le Dieu vivant ». Le Dieu qui vit ou le Dieu des vivants, le Dieu d’aujourd’hui, celui qui sera toujours à jour (jamais has been.)
C’est ce qu’il a clairement fait comprendre à Moïse en lui montrant le buisson ardent. Il commence par se montrer familier: « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » Exode 3,6. Ces paroles n’ont pas du tout rassuré Moïse. Rencontrer le Dieu de son père et de ses ancêtres était une chose. Mais, il lui fallait un Dieu pour lui. Un Dieu actuel. Bien au fait de sa situation personnelle et des réalités de son temps. Il n’a pas alors hésité à demander plus, en l’occurrence son nom (rémunérateur de ceux qui le cherchent cf. hébreux 11,6.) Dieu répond alors à ses attentes en lui révélant l’indicible. Héyéh asher Héyéh: « Je suis qui je suis. » Héyéh est en hébreu le verbe être du temps indéfini. Nous pouvons donc traduire tout à la fois, j’étais, je suis, je serai. Il faut savoir que dans la bible connaître le nom d’une personne signifie qu’elle nous est familière, que nous la connaissons à titre personnel et qu’elle nous est intime. En demandant à Dieu son nom Moïse veut se l’approprier comme sien. Et Dieu donne effectivement son nom à Moïse. En paraphrasant un peu, il lui dit qu ‘Il est celui qui sera avec lui (Moïse), c’est tout. « Je suis qui Je suis, c’est là mon nom pour l’éternité ». « Je suis » En s’adressant à Moïse le Dieu de la bible ne s’explique pas. Il est là, tout simplement. Tout le monde devra composer avec Lui. A commencer par Moïse lui-même. Héyé asher Héyé. Héyé temps indéfini du verbe être en hébreu. Nous pouvons tout aussi bien traduire, « Je suis qui je suis », « J’étais qui je suis », « Je suis qui j’étais », « Je suis qui je serai », « Je serai qui je suis ». Dit de cette façon Dieu ne fait que reprendre la promesse qu’il avait faite à Moïse quelques versets plus haut en Exode 3.12 : « Je serai avec toi« .
Jésus-Christ, le dernier mot de Dieu
Dieu, par ailleurs, se révèle dans les Saintes Ecritures. Elles restent le cadre général de la foi judéo-chrétienne. Plus précisément le premier testament pour les juifs. Le premier et le second pour les chrétiens. Le fait de faire consigner ses instructions par écrit (Exode 17.14) est déjà une manière pour Dieu de s’incarner dans le monde des hommes. C’est-à-dire être visible en permanence. Mais l’ultime révélation de Dieu, pour les chrétiens reste Jésus-Christ. Il est dit dans les épîtres aux hébreux 1,1 : «Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,» Jésus-Christ est donc selon ce texte le dernier mot de Dieu. La parfaite révélation. L’absolue parole. En Jean 1,18 il est écrit: « Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître » Au même chapitre et dans les tous premiers versets nous trouvons «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. » Le parallèle avec les premiers versets de la Genèse est frappant. En Genèse 1,1« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu … et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. » Finissons avec Blaise Pascal qui déjà faisait une nette différence entre « Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » et « non des philosophes et des savants ». La divinité « des philosophes et des savants » est une divinité sans vie, intellectualiste et abstraite. Alors que la présence de celle des patriarches est réelle et concrète.
